vendredi 20 février 2004 ,par Henri Farreny

D’accord Patrick... Je viens signer pour l’artiste censuré... Mais tout autant pour l’antiraciste baillonné et calomnié.

Je ne veux pas seulement défendre le droit à l’humour in abstracto. Je veux aussi exprimer ma solidarité contre tous ces élus de droite et de gauche qui font semblant de faire œuvre d’antiracisme en collaborant avec les censeurs de Dieudonné tandis qu’ils supportent le racisme commun et le racisme d’État dans leurs communes ou celles des voisins.

Je pense que c’est d’abord parce que Dieudonné a pris parti contre divers travers de la société israélienne contemporaine (obscurantisme religieux, théocratisme, oppression antipalestinienne) qu’il est agressé, sali, artistiquement lynché, à cette échelle...

Pendant ce temps le racisme ordinaire, le vrai, le profond, le solide, prospère...

Deux exemples, vite racontés :

1) La semaine dernière, j’ai diagonalisé un entrefilet de presse (si quelqu’un peut le retrouver ... La Dépêche du Midi ? Le Monde ? Libération ? Sud-Ouest ? ... ) : un préfet (du sud-est je crois mais de la République je suis sûr) avait été mis en cause par des gens du voyage car il avait parlé d’eux dans le style "ne vivent que de rapines et d’escroqueries, tous des tire-au-flanc". Le tribunal a prononcé un non-lieu... Comme quoi on peut être préfet et salaud et chanceux avec la Justice. Mais que fait Sarkozy ?!

2) Voici quelques jours, dans La Dépêche du Midi je crois, j’ai entrelu un article avec photos au sujet des 200 caravanes (1000 personnes était-il indiqué) qui stationnaient face à ce qu’il reste de l’usine AZF (vous savez, celle qui a pété voici 2 ans), sur les ex terrains de la socité des bus toulousains. La mairie de Toulouse était passablement emmerdée : elle aurait bien voulu bien les expulser ces caravanes (pour faire plaisir à qui, au fait ?) mais voilà, la préfecture rechignait. Car la Ville de Toulouse bafoue la loi depuis 20 ans : elle n’a toujours pas atteint son quota d’aires et places d’accueil obligatoires ; si elle l’atteignait ce (petit) quota, elle pourrait faire expulser les voyageurs "en excédent"... Comme quoi on peut être préfet et moins salaud qu’ailleurs. Mais à quand des poursuites contre la Ville M. le Préfet ? Comme quoi on peut être maire d’ici et hors-la-loi et chanceux. Autant qu’un préfet salaud, d’ailleurs.

On peut être maire d’ici (Toulouse / député-maire de droite non ?) ou de là (par exemple de Saint-Jean près de Toulouse / député-maire de gauche paraît-il) et longtemps, longtemps, hors-la-loi jamais poursuivi... Les aires d’accueil pour les gens du voyage prévues par la loi ? Demain, demain...

Tiens, je serais curieux de savoir ce que diront les mairies d’ici et de là si Dieudonné vient en spectacle dans leurs bonnes villes...

Allez Dieudonné, bon courage, contre le racisme partout. Le vrai, le commun, le communal.

Henri Farreny