dimanche 22 février 2004 ,par soutiendieudo

Et nous le sommes vraiment, oui, nous les survivants de huguenots, de basques, d’occitans, de bretons , de corses, d’italiens, d’espagnols, de portugais, d’algériens, d’africains... Nous sommes issus d’une lignée de cerfs immigrés ou non et d’exploités.

Nos pères on vendu leur sang à des négriers pour gagner le droit de survivre, en passant, de force, par la case « guerre de 39-45 », « d’Algérie » ou « d’Indochine ». Nos grand-pères ont sacrifié leur vie à Verdun ou ailleurs, aux côtés des sénégalais, pour des industriels véreux dont les fils, aujourd’hui perpétuent la tradition d’esclavage. Nos arrières grand-pères ont traîné leur misère sur les montagnes ardéchoises ou ont percé des tunnels et posé des rails pour faire rouler des trains qu’ils n’ont jamais pu prendre. Ils ont construit des usines que leurs fils ont vu fermer. Ils ont produit la richesse sans jamais y goûter. Et nos aïeux, aussi loin que l’on aille, ont été dominés, exploités, massacrés, utilisés, manipulés... Et ils sont morts à la guerre pour Saint Louis, Louis XIV ou quelque autre monarque de droit divin. Et l’église catholique justifiait ces massacres. Dieu est un buveur de sang invétéré.

Nous sommes tous des descendants d’esclaves et notre condition actuelle d’exploités ne suffit pas au bonheur des puissants. Ils voudraient, en plus, nous empêcher de penser, nous forcer à adhérer à leur vérité, nous dire ce qui, « universellement », est bon ou mauvais. Ils voudraient pouvoir désigner les bons et les méchants, ils voudraient dire le racisme, toujours le même, celui qui profite au plus fort. Ils voudraient nous imposer beaucoup de choses et nous en interdire plus encore. Ils voudraient redessiner le monde en fonction des richesses du sous-sol ou d’intérêts occultes. Ils voudraient dire la démocratie.

Prise de pouvoir et pouvoir de prendre

Ils possèdent les banques, ils fabriquent et vendent les armes. Ils ont l’arme chimique, atomique, bactériologique. Ils organisent les conflits en fonction de leurs intérêts. Ils ont mis la main sur les médias, l’audiovisuel. Ils ont noyauté le politique et ils voudraient s’approprier Internet. Ils sont partout comme la pieuvre qui s’étale et qui étouffe. Ils sont là, ils nous entourent. Leur police nous surveille, nous épie. Ils font voter des lois qui nous asservissent plus encore. Ils créent la pénurie pour augmenter leurs richesses et répandent la peur pour justifier la répression. Ils organisent le chômage, la misère. Ils planifient beaucoup de choses, trop de choses. Pour eux, l’Homme n’existe et n’a d’intérêt que s’il participe docilement à la mise en œuvre de leur plan. C’est un outil qui produit et qui consomme. Peu importe qu’il meure de chaud, de froid, du sida ou de toute autre épidémie organisée ou pas.

Et quand l’un d’entre nous parle, c’en est trop, forcément, pour ces nouveaux esclavagistes. C’en est trop puisque cela remet en cause la planification.

Laisser faire est bien pire que de faire la chose

Dieudonné parle, comme Ramadan a parlé et comme d’autres parleront. La voie est ouverte pour d’autres voix, toujours plus fortes, toujours plus vives, toujours plus claires. Il nous appartient d’être cette voix ou de lui permettre d’exister ou de la diffuser. Nous avons une responsabilité individuelle et collective et se taire serait se rendre complice de ce décervellement collectif comme le sont, de fait, les « intellectuels » achetés par le pouvoir et exhibés sur les places publiques que sont devenus les plateaux télévisés. Ces intellectuels là qui défendent bec et ongles la pensée dominante pour quelques euros de plus, pour quelques cocktails de plus, pour quelque gloire éphémère...

Il y a urgence. Il faut que se fédèrent les contrepoids à cette pensée unique qui lamine et qui usine les cerveaux afin qu’ils puissent s’adapter au moule mis au point par le pouvoir, d’après les plans de ceux qui donnent les ordres à l’organisation mondiale du commerce et de la finance internationale réunies.

Nous sommes tous des Dieudonné en puissance ! Il est donc de notre devoir de ne pas laisser se banaliser la censure d’où quelle vienne. Il est de notre responsabilité de citoyen, aussi, de sanctionner ceux qui ont autorisé, favorisé ou participé à la mise en œuvre de cette censure. Il est de notre devoir de réclamer le débat, la confrontation des idées et de refuser la négation de l’idée.

Depuis la France occupée, rares ont été les comédiens qui ont été interdits de salle. Dieudonné est le premier de ce XXIeme siècle et cela ne semble pas être annonciateur de lendemains propices à l’épanouissement de la liberté d’expression dans le pays des droits de l’homme.

Droits de l’homme ? Quel Homme ?

Gilles Lestrade

Source : http://www.oulala.net/Portail/artic...